Aujourd’hui, 25 avril, nous célébrons la journée de préservation des liens familiaux, anciennement nommée journée de lutte contre l’aliénation parentale.
Les liens parents-enfants peuvent être altérés par les parents ou par les autorités de protection ou les services sociaux et plus rarement par les enfants eux-mêmes.
Quand la protection de l’enfance intervient pour instaurer des mesures de protection, dans des situations d’abus divers, ou quand un parent signale le comportement violent ou négligent de l’autre parent, nous pouvons nous féliciter d’avoir des lois qui permettent de protéger les mineurs et leur bon développement.
Malheureusement, nous sommes souvent amenés à constater que des mesures sont régulièrement instaurées à mauvais escient, parfois de manière tout à fait abusive par les autorités, et d’autres fois parce qu’un parent malveillant est cru par ces mêmes autorités.
Dans les deux cas, nous observons que ces prises en charge défaillantes sont toujours la résultante d’une formation et information lacunaires des personnes en charge, et notamment de la violation de notre Code de procédure pénale.
En Suisse, il n’y a qu’une seule manière d’écouter un enfant qui mentionne une situation de violence, qu’elle soit physique, psychologique ou sexuelle. Cette écoute est protocolée, avec l’intervention de policiers et de psychologues spécialement formés, dans chaque canton.
Aucune autre personne n’a le droit d’écouter de manière formelle un enfant. Au moindre doute, il y a lieu de contacter l’autorité de protection, qui doit faire en sorte que l’enfant soit entendu le plus tôt possible, dans un contexte bien défini (enregistrement de la parole de l’enfant par vidéo, présence d’un psychologue assesseur), par des personnes spécialement formées. Celles-ci ont des notions du développement de l’enfant et, grâce à une approche particulière, principalement pour les enfants très jeunes et pour ceux qui souffrent d’un retard mental, peuvent établir une expertise de crédibilité.
Toute autre écoute, toute invitation faite à l’enfant pour qu’il élabore autour d’abus éventuels, tout questionnement, est susceptible d’orienter les déclarations de l’enfant et de modifier ses souvenirs. Elle est illégale, non utilisable pénalement et nuisible.
En attendant la date de l’audition de l’enfant, selon la situation, l’autorité de protection évaluera de quelle manière il faut protéger l’enfant, selon le contexte, et il relève de sa responsabilité de le faire.
Le MSCR a constaté, de manière répétée, que ni le personnel médical, ni les psychothérapeutes, ni les intervenants divers qui travaillent avec les mineurs, ni même l’ensemble des avocats ne semblent informés de ce mode de faire, qui dépend de notre code de procédure pénale, ou qu’ils décident d’en faire fi.
Le Mouvement Suisse pour la Coparentalité Responsable milite pour que des sanctions pénales soient prises, dans la réalité, à l’encontre de toute personne ou toute autorité qui ne respecte pas la loi et par toute personne qui fait des déclarations mensongères, dans le but de nuire à autrui.
Les placements abusifs découlent de signalements abusifs ou d’une vision de la famille, des parents, des conditions impératives pour que le développement de l’enfant se passe bien, par les personnes en charge, tout à fait idéalisée et décollée du réel, influencée par l’air du temps (auparavant, on plaçait systématiquement les enfants de mères veuves) et l’air du temps d’aujourd’hui est à l’expertise psy à tout va dont le MSCR considère que, hormis suspicion de pathologie psychiatrique ou de dysfonctionnement familial systémique gravissime, elle n’est pas nécessaire et souvent nuisible.
Les placements abusifs sont parfois le fait d’accusations mensongères d’un parent contre l’autre parent. Quand on se trouve dans un contexte où l’enfant prend pour vraies les accusations d’un parent envers l’autre parent et rejette le parent faussement ou exagérément accusé, alors on parle d’aliénation parentale.
Là également, seuls des professionnels spécialement formés sont en mesure d’aborder ces situations de manière adéquate. De la même manière que presque plus aucune formation d’écoute de la parole de l’enfant n’est actuellement mise sur pied, une espèce de flou artistique, constituée d’allégations diverses dont certaines sont totalement erronées, règne autour de la notion d’aliénation parentale, et donc de sa prise en charge et peu de personnes semblent intéressées à se former dans le domaine.
C’est la raison pour laquelle, en tant que fondatrice du Mouvement Suisse pour la Coparentalité Responsable, je suis allée me former en Belgique en accompagnement à la parentalité et en intervention en hauts conflits familiaux. Je réfute totalement l’idée qui voudrait que le protocole de Cochem soit réservé aux cas peu litigieux, et si le fait de parler de Cochem irrite d’aucuns, en Suisse, puisqu’il a été modélisé par Dinant, en Belgique, je propose que nous fassions de même chez nous ent le nommant « protocole de coopération parentale », puisque c’est bien de cela dont il s’agit.
En outre, contrairement à certaines prises de position de personnalités hélas médiatisées, nous affirmons que ce protocole de coopération parentale peut être appliqué en Suisse, qu’aucune de nos lois ne l’empêche et en aucun cas il ne serait réservé à de petites villes puisque Cochem est une petite ville….
De manière générale, en Suisse, notre vie familiale est envisagée de façon plus traditionnaliste que chez nombre de nos voisins et il est clair que le fait de recourir à la résidence alternée plutôt qu’à une résidence principale avec droit de visite du parent désavantagé facilite l’application de ce protocole de coopération parentale. Le MSCR propose de parler de résidence (de l’enfant) plutôt que de garde (par le parent), de manière à effectuer plus facilement une transition vers des prises en charge plus favorables à l’enfant. Mais à nouveau, nous insistons, aucune de nos lois n’empêche l’application de ce protocole de coopération parentale, plus connu comme protocole de Cochem, dans notre pays.
Le degré d’humanité d’une société se mesure à la manière dont elle traite ses citoyens les plus faibles.
Tous ensemble pour une vision de la famille réunifiée, dont l’enfant est le centre, puisque la présence de l’enfant est impérative pour qu’on parle de famille. Il y a des familles dont tous les membres vivent ensemble et d’autres familles dont les parents vivent séparément.
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Isabelle Vuistiner-Zuber, fondatrice et présidente du MSCR
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