6 décembre 2024 - signalement de mise en danger de la petite Bénédicte, lettre adressée aux personnes et instances en charge
En entier et en .pdf, pour téléchargement. Merci de nous aider à diffuser et à demander des comptes à tous ceux qui font fi des avis de moult experts.
NB : La photo n'est pas celle de Bénédicte, mais prise dans notre banque de données.

Direction Générale de l’Enfance et de la Jeunesse
Mme Manon Schick, Directrice LSI
Avenue de Longemalle 1
1020 Renens
Office Régional de Protection des Mineurs Lausanne
Madame Lombardet, cheffe d’Office LSI
Avenue des Casernes 2
1014 Lausanne
Justice de PaixMme la Juge Marie-Laure Michod Pfister LSI
Côtes-de-Montbenon 8
1014 Lausanne
Office du médecin cantonal LSI
Doléances et signalements
Avenue des Casernes 2
1014 Lausanne
Me Charlotte Iselin LSI
Place Saint-François 5
1003 Lausanne
Sierre, le 29 novembre 2024
Signalement de mise en danger de notre concitoyenne Bénédicte, née le XX.05.2023 à Lausanne et actuellement placée au foyer xxx
Madame la Directrice,
Madame la Cheffe d’office,Madame la Juge,
Monsieur le médecin cantonal,
Me Iselin, curatrice de Bénédicte,
C’est avec beaucoup d’inquiétude que nous vous signalons la mise en danger du bon développement de la petite Bénédicte , née le XX.05.2023 à Lausanne, en raison des faits suivants :
- Naissance d’une mère en prééclampsie, nécessitant alors des soins continus
- Antécédents de mort apparente après des journées d’apathie, sans qu’il soit fait
recours à une intervention médicale
- Antécédents de multiples ecchymoses, dont l’origine n’a pas été identifiée
- Antécédents d’irritation périanale et anale, dont l’origine n’a pas été identifiée
- Empêchement volontaire d’une prise en charge médicale lors de ces deux derniers
types d’événements
- Retard développemental
- Trouble de l’attachement, sous forme d’attachement évitant ou anxieux
- Suppression volontaire des contacts de l’enfant avec sa famille
- Absence de prise en charge permettant une amélioration du lien mère – enfant
- Ignorance délibérée, par vos autorités respectives, de signalements antérieurs de
mise en danger de la santé et du bon développement de Bénédicte et de
nombreuses recommandations de divers scientifiques
- Ignorance délibérée des recommandations générales, et unanimement admises,
permettant un attachement sécure d’un bébé devenu jeune enfant
- Surévaluation du risque couru par l’enfant si celle-ci demeurait avec sa mère
- Sous-évaluation du risque certain de troubles de l’attachement faisant suite au
placement de l’enfant dans divers lieux successifs
- Violation de plusieurs articles des droits de l’enfant tels que définis dans la
Convention des Droits de l’Enfant (CDE), ratifiée par la Suisse
- Violation des droits de l’homme sous forme de violation du respect élémentaire dû
au citoyen
- Refus délibéré de dialogue avec ceux qui signalent la mise en danger et avec la
famille de Bénédicte
- Absence de recours à une quelconque autorité de conciliation
- Refus de recourir à une intervention éducative à domicile, en dépit de la demande de
la mère à ce sujet
Plutôt que de continuer l’énumération de ce qui, à l’heure actuelle, met en danger le bon développement de la petite Bénédicte, nous décidons de poursuivre comme suit.
Notre mouvement œuvre dans le domaine de la coparentalité, qu’il prône. En ce sens, nous ne pouvons que regretter la conception d’un enfant par don de sperme anonyme, ce qui empêche l’enfant de croître en ayant accès à ses origines, avec les possibles effets délétères que l’on connaît.
Cela étant, lorsqu’un enfant a été conçu de telle manière, puisque l’enfant est là, il y a lieu de lui permettre de demeurer auprès du parent qui l’a mis au monde, que ce parent soit en couple ou célibataire. En vertu de différents articles de la CDE, l’enfant a droit d’être élevé par sa famille.
Lorsque l’on prend connaissance des motifs invoqués pour retirer Bénédicte abruptement à sa mère, alors qu’elle n’était âgée que de quelques jours, la mesure de protection dont il a été décidé nous semble faire fi d’absolument toute proportionnalité dans le ratio bénéfices – risques et il est surprenant de lire qu’une autorité judiciaire a décidé d’un placement plutôt que d’un accompagnement éducatif, qui, d’ailleurs, avait été accepté par la mère.
Lire que la mère aurait alors eu besoin d’un accompagnement H24 ne peut que laisser perplexe car, sauf à dire que la mère aurait des pulsions violentes qu’elle serait incapable de réfréner ou qu’elle souffrirait de dépression profonde ou de décompensations psychotiques sous forme d’épisodes dissociatifs, la nécessité d’un tel accompagnement ne peut être établie.
Le rapport de l’ancien juge fédéral Claude Rouiller, rédigé en 2018 suite aux abus incestueux d’un père sur ses enfants, qui ont duré de longues années, dans votre canton, passant sous les radars de la protection de l’enfance, ainsi que la publication de « Protection de l’enfance – lettre ouverte à tous ses acteurs » (Vuistiner-Zuber, I., 2019) qui a précédé la création de notre Mouvement, et dont plusieurs exemplaires avaient été adressés, à leur demande, à différents professionnels de la protection des mineurs vaudoise, ainsi que les états des lieux faits dans ces deux documents et leurs recommandations, ne semblent pas avoir produit un effet durable sur les destinataires de notre courrier, pour autant que ceux-ci aient lu ces documents, qui ont été mis à leur disposition. A noter que l’origine de « Protection de l’enfance – lettre ouverte à tous ses acteurs » est à trouver dans les suites du fonctionnement gravement lacunaire d’une justice de paix vaudoise.
C’est regrettable.
C’est regrettable car il aurait dû vous être possible d’être alarmés, dans la prise en charge de Bénédicte, par la succession de constats faits « longitudinalement », sans apport transverse externe apparaissant suffisant, pour évaluer la situation.
Il est tout aussi regrettable, voire cruellement naïf, de justifier les diverses évaluations et prises en charge faites en avançant l’excellente réputation des responsables de ces évaluations et prises en charge. Avancer de tels arguments sans investiguer plus avant représente une prise de risque majeure car vous accordez ainsi aveuglement crédit aux personnes dont la famille de Bénédicte, ainsi que les nombreux professionnels qui vous ont contacté, déclarent que l’action n’est pas adéquate.
Si nier, travestir et mentir est la réaction habituelle, du moins dans un premier temps, des parents maltraitants, lorsqu’un tel positionnement est le fait de parents, les divers intervenants professionnels ne se contentent pas de celui-ci, mais agissent. Lorsque le déni, la dissimulation, l’évitement, voire les abus proviennent d’instances officielles, il nous semble encore plus inacceptable de refuser de mettre en doute et d’investiguer.
Si on peut comprendre qu’un parent dont on suggère qu’il serait possiblement un mauvais parent se sente profondément blessé, il est incompréhensible, pour nous, et répréhensible, qu’un professionnel réagisse de même plutôt que de questionner sa pratique.
Ni « Le » CHUV ni « Le » foyer L’Abri n’ont d’existence propre. Ils n’en ont que par les professionnels qui les constituent et ces professionnels peuvent être, au mieux, faillibles ou, au pire, mal intentionnés. Agir comme si cela était impossible relève d’une méconnaissance du fonctionnement humain et institutionnel que nous trouvons étonnante, mais surtout dangereuse car laissant la porte ouverte à toutes les dérives.
Ainsi, il nous est totalement impossible d’accepter que vous ayez empêché que Bénédicte soit examinée par des spécialistes à Zürich, pour tenter d’établir l’origine de ses lésions anales. La constipation existe, en effet, chez les jeunes enfants, même si elle est rare. Elle est souvent liée à une nourriture inappropriée et on pourrait alors se préoccuper du fait que Bénédicte n’ait possiblement pas été alimentée ou/et hydratée correctement. Les irritations périanales ne sont pas rares, mais cèdent à la suite d’un changement de couches ou de produits de soins, dans l’éventualité où l’enfant présenterait des allergies, et se produisent rarement lorsque l’enfant est changé et lavé de manière appropriée. Et les attouchements et mauvais traitements surviennent parfois aussi dans les foyers. L’ignorer volontairement n’est pas professionnel.
Nous observons que vous avez participé à entraver répétitivement le lien mère-enfant, plutôt que de le soutenir. Vous isolez la mère et l’enfant de leur famille, ne permettant à celle-ci ni des visites à Bénédicte ni un accompagnement de sa maman auprès de la justice de paix. Une telle manière de faire péjore la situation, affaiblissant la mère.
A l’heure où une approche systémique du fonctionnement familial est pratiquée préférentiellement dans toute l’Europe, vous coupez volontairement Bénédicte de tout contact avec sa famille élargie et vous faites peu appel aux compétences de la mère, choisissant de plutôt les déclarer insuffisantes.
Nous questionnons la pertinence et la déontologie d’une évaluation des compétences maternelles dans les suites immédiates d’une prééclampsie suivie d’une césarienne. Ceci révèle une ignorance délibérée de ce qui est le plus grand risque médical d’une grossesse, mettant en péril la vie de la mère et de l’enfant, nécessitant une intervention urgente et des soins aigus post-intervention. Comment peut-on estimer que la mère serait, à ce moment-là, dans son état habituel ? Si elle l’était, cela signifierait qu’elle n’a aucune notion du danger auquel elle et son nouveau-né viennent d’échapper.
Au sujet des compétences générales de la mère, il nous apparaît peu crédible que celle-ci souffrirait de manques patents au niveau cognitif, la rendant insuffisante en tant que mère, quand on tente de s’imaginer tout ce qu’elle a dû mettre en œuvre et comment elle a dû le mettre en œuvre, pour aboutir à la conception de son enfant.
Il nous apparaît également peu crédible de parler de fragilité psychique car, si tel était le cas, cette maman serait, à l’heure actuelle, totalement empêchée de fonctionner. Il a été établi, aux USA, par différents psychiatres chevronnés, que tout parent dont l’enfant est placé abruptement souffre ensuite de stress post-traumatique, qui perdurent aussi longtemps que le placement.
Les mesures que vous vouliez être de protection ont empêché Bénédicte d’avoir une figure d’attachement préférentielle, ballottée qu’elle a été d’un foyer à un autre, avec des membres du personnel qui se succèdent pour sa prise en charge et ceci, quel que soit ce qui a abouti à de telles mesures, est de nature à hypothéquer lourdement sa vie affective et émotionnelle, présente et future. Ceci, donc, pour éviter une alimentation possiblement déficitaire et un portage possiblement mal fait, ce que la mère réfute. Une maman qui allaitait, donc, selon nos informations. Nous ne comprenons dès lors pas comment elle aurait pu mal alimenter sa fille.
En fonction des informations dont nous disposons, il nous semble absolument clair que, dès les premiers échanges entre la maman de Bénédicte, sa tante et certains professionnels du CHUV, une mauvaise communication s’est installée, qui n’a cessé de se péjorer et que, depuis le début, il ne s’agit plus de communication, mais d’un rapport de force, d’une lutte pour le pouvoir, que, étant donné la nature de vos fonctions, vous détenez. De votre côté, vous bénéficiez de compétences professionnelles qui devraient vous permettre de pacifier les échanges et de favoriser la communication. Si on peut aisément comprendre que de se voir menacés de signalement ou de plainte n’est pas agréable et met sur la défensive, on peut attendre de professionnels une gestion apaisante, plutôt qu’agressive, d’une telle situation.
En banalisant ecchymoses et contusions, sans recours à un contrôle médical, en refusant un tel contrôle pour exclure des maltraitances, et rassurer la famille, en changeant l’enfant de lieu de résidence à plusieurs reprises, en limitant drastiquement les contacts mère – enfant, en empêchant les contacts enfant – famille élargie, vous empêchez la mise en œuvre et le développement des compétences maternelles, que vous entravez plutôt que de les encadrer, et vous ne faites pas appel aux ressources familiales, que vous mettez de côté. Vous faites fi des inquiétudes familiales et vous faites donc fi du fonctionnement de la maman de Bénédicte et de ses proches, de ce qui l’améliore ou le péjore. Dans tout ceci, ainsi qu’en ne répondant pas à qui vous interpelle, vous démontrez un sens des priorités que nous trouvons étonnant, c’est-à-dire ne se dirigeant pas en premier lieu vers le bon développement de la jeune Bénédicte, mais plutôt vers la justification de mesures qui nous apparaissent insensées, appliquées selon des modalités qui font fi des besoins de l’enfant, mais qui protègent et ménagent les professionnels.
Vous n’avez, semble-t-il, jamais fait appel à aucun organe de médiation cantonal, dont deux auraient pu intervenir. Pourquoi donc ?
Vous auriez prévu de déposer plainte pour enlèvement contre la maman de Bénédicte. A moins que ce qui permet d’invoquer un tel délit ne soit cantonal, vous ne pouvez pas déposer une telle plainte et quel serait le sens de le faire, à part de, une fois de plus, vouloir montrer qui dirige, qui commande et qui décide. Le dépôt d’une telle plainte a été déclaré impossible dans un canton voisin, dans une situation analogue. Il ne devrait donc pas être possible non plus en territoire vaudois.
Le côté humain de vos décisions nous échappe. Le côté professionnel également et nous nous demandons comment, à l’heure actuelle, le foyer où se trouve Bénédicte se montre à la hauteur des valeurs que son site prône, dans sa prise en charge de cette jeune enfant.
Ce foyer nous répondrait probablement qu’il se contente d’appliquer des mesures dont il n’a pas décidé. Comme vous avez décidé de mesures sur la base de constats que vous n’avez pas vous-même établi. Habituellement, dans de telles situations, la Justice de paix invoque ensuite les observations de la DGEJ pour rendre ses jugements, qu’ensuite la DGEJ applique. Ne vous semble-t-il pas que tout ceci tourne un peu trop en vase clos ?
Dès ses premiers jours, par suite de sa naissance dans des circonstances extrêmement périlleuses, la petite Bénédicte a difficilement survécu, devant développer, pour ce faire, une indifférence à ce qui l’entoure, en commençant par son environnement humain. C’est ce que fait un jeune enfant placé, auquel on n’attribue pas une figure d’attachement stable. Par ce mécanisme d’adaptation, la petite Bénédicte a vu son développement affectif, cognitif et physique gravement entravé, avec des conséquences délétères à long terme. C’est l’enfer. Cette enfant survit dans un réel enfer de carences, pavé de bonnes intentions.
Nous vous demandons instamment de revoir votre point de vue, de faire appel à d’autres ressources professionnelles, dont celles qui vous ont interpellés, de respecter la Convention des Droits de l’Enfant dans son intégralité et de, plus basiquement, mettre en œuvre, avec effet immédiat, ce qui permettrait ce que la psychologie du développement nous indique comme primordial pour aboutir à ce que l’enfant grandisse en santé.
Nous refusons que Bénédicte pâtisse d’un manque de ressources humaines, que vous avez invoqué à plusieurs reprises, de compétences professionnelles non mises en œuvre et d’un regard porté sur sa situation semblant altéré par différents biais.
Au cœur d’un tel litige, nous vous remercions d’avance de bien vouloir recourir aux services d’un organe de médiation pour rétablir une communication ouverte, intelligente, respectueuse entre la famille et vous-mêmes.
Notre concitoyenne, Bénédicte, le mérite bien, et ce quelle que soit la manière dont elle a été conçue.
Comme il nous semble qu’un appui extérieur nous serait utile pour renforcer nos propos, nous médiatiserons ce courrier, par tous les moyens possibles, dès le 6 décembre prochain, après anonymisation du prénom de l’’enfant, que nous nommerons Bénédicte, et de son lieu de résidence actuel.
Le 6 décembre est, pour nous, le triste anniversaire d’un drame survenu en Valais, en 2016, et qui s’est soldé par deux décès. Ce drame a fait suite à l’incurie de la Justice de Paix vaudoise en charge d’une situation de séparation, qui a admis un signalement de mauvais traitement hors tout protocole tel que défini par le Code de Procédure Pénale, qui a égaré des éléments de dossier, qui n’a pas poursuivi l’excellent travail d’un juge parti à la retraite et qui, finalement, a décrété que pour nommer un curateur à une jeune enfant, il fallait d’abord l’expertiser !
La prise en charge de Bénédicte, contestable et contestée, ne nous paraît pas non plus de nature à faire briller la réputation de la DGEJ et, partant, celle de l’Etat de Vaud, ce qui ne devrait pas vous laisser insensibles.
Nous sommes en 2024, en démocratie, et nous faisons face à un fonctionnement que nous trouvons inapproprié de la DGEJ, dirigée par l’ancienne présidente d’Amnesty International, championne des droits humains, dans un canton internationalement réputé pour ses spécialistes en théorie de l’attachement, relativement peu de temps après les excuses de la Confédération aux enfants placés au milieu du siècle dernier et nous ne comprenons pas.
Nous ne comprenons absolument pas de quelle arrogance ou de quel sentiment d’impunité ou de savoir absolu ou de toute-puissance relève le fait de refuser le dialogue et de persister dans une prise en charge qui apparaît chaotique et délétère, à l’opposé de toutes les connaissances à disposition en psychopédagogie et en éducation.
En vous assurant de notre détermination et de notre engagement pour aboutir à une amélioration drastique des conditions de vie de la petite Bénédicte, nous vous adressons, Madame la Directrice, Madame la Cheffe d’office, Madame la Juge de Paix, Monsieur le médecin cantonal, Me Iselin, curatrice de Bénédicte, nos salutations distinguées,
Mouvement Suisse pour la Coparentalité Responsable
www.mscr.online – Av. des Alpes 17 – 3960 Sierre
Membre du Réseau suisse des droits de l’enfant
Membre du Réseau familles Valais
par sa présidente, Isabelle Vuistiner-Zuber
Médiatrice avec spécialisation dans le champ familial,
membre du Groupement Pro Médiation (GPM)
Certifiée en accompagnement parental et en intervention
en hauts conflits familiaux, membre de l’European network for
supporting children in divorce, de l’Association Internationale
Francophone des Intervenants auprès des familles séparées
(AIFI) et du Parental Alienation Study Group (PASG)
Certifiée en recueil de récits de vie, membre de l’Association des
Recueilleurs et recueilleuses de Récits de Vie (ARRV) et créatrice
de la méthode « Changer de récit pour changer de vie » ®
Auteure
Diplômée en enseignement et en pédagogie
Formée en psychologie, en neurosciences cognitives, en
audition de l’enfant et en écoute de sa parole, en prévention et
en accompagnement des victimes d’inceste
Intervenante en thérapie brève et hypnothérapeute, membre de
l’Institut Romand d’Hypnose Suisse (IRHyS) et membre référent
de l’Association des Praticiens en Hypnose (APH)
NB : Le principal danger qui guette un parent célibataire est celui de se trouver à court de ressources financières ou matérielles et organisationnelles, ce qui ne semble pas être le cas ici, la maman de Bénédicte étant bien entourée, notamment par sa famille,
L’écueil d’une relation trop fusionnelle, qui nuirait à l’individuation de l’enfant, est à prendre en compte, mais généralement plutôt au moment où l’enfant débute une vie sociale. Dans ce sens, le fait, si nous sommes bien informés, que la mère de Bénédicte ne s’était pas encore décidée pour un prénom en particulier au moment de la naissance de son enfant, conçu comme on en est informé, pouvait être vu comme un signal d’alarme. A suivre, donc, comme on le fait fréquemment en post-partum, par des consultations mère – enfant.
Mais prétendre évaluer, en quelques jours, dans les circonstances que l’on connaît, le lien mère-enfant, de la manière dont cela a été fait, est, pour le dire poliment, inadéquat.
Si le CHUV trouve pertinent de demander le placement d’un nouveau-né en raison de différends au sujet de la préparation des biberons et du portage, comment y procède-t-on lorsque, au moment de l’accouchement ou en post-partum, la mère connaît un épisode délirant, rejetant ou craignant passagèrement son bébé, ce qui n’est pas rare ?
Nous croyons savoir que, alors, de manière générale, un soutien psychologique adapté lui est fourni et que l’entourage est sollicité afin de la soutenir. Comme, d’ailleurs, lors d’une dépression du post-partum. Là, il semblerait qu’on ait estimé que la mère de Bénédicte serait « structurellement » insuffisante, à un point tel, d’ailleurs, qu’il ne semble y avoir aucune notion de soutien à la parentalité ni d’outils mis à disposition pour faciliter le lien, ce qui est pourtant l’unique raison de recourir à des visites médiatisées. De plus, à aucun moment, pour des raisons qui nous échappent, l’entourage familial de la mère de Bénédicte n’a semblé être sollicité pour faire partie du processus.
Les mesures dites de protection qui ont été mises en place, de par leurs modalités, nous semblent infiniment plus délétères que les effets de ce que vous avez évalué comme danger possible.
Comment allez-vous procéder pour rendre à cette petite fille une santé émotionnelle à laquelle elle a toujours eu droit, actuellement gravement et durablement hypothéquée ? Cela relève dorénavant de votre responsabilité, comme en relève le choix possible de recourir désormais à un dialogue avec la famille, à inclure dans les décisions, loin de l’autoritarisme qui a semblé prévaloir jusqu’à présent.
Avant que d’être membre d’une famille ou de la société, la petite Bénédicte est un individu à part entière et, pour faire prévaloir ses droits, nous souhaiterions des démarches plus actives de la part de sa curatrice.
A noter que nous avons rédigé notre courrier en nous basant uniquement sur les éléments en notre possession. Si certains devaient s’avérer factuellement inexacts, nous le déplorons.
Copie recommandée va à
Direction du foyer actuel où réside Bénédicte
Tribunal cantonal vaudois, cour d’appel civile, Route du Signal 8,1014 Lausanne
Présidence de l’Etat de Vaud, Madame Christelle Luisier Brodard, Place du Château 1, 1014 Lausanne
Famille de Bénédicte (par courriel)
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