Les mères sont des femmes. On parle d'égalité hommes - femmes. Il est devenu urgent de parler d'égalité mères - pères. Celle-ci n'est pas encore advenue. Depuis sa fondation, il y a bientôt 5 ans, notre mouvement a principalement souligné les difficultés des pères à prendre leur place, à pouvoir être considérés comme autre chose que des pourvoyeurs de fonds et de loisirs, 4 jours par mois ainsi que la moitié des vacances. D'autres difficultés sont, elles, spécifiquement féminines. En ce jour de la grève des femmes, il nous semble opportun d'en parler.
Depuis janvier 2023, notre mouvement de coparentalité reçoit des demandes d’aide de mères démunies, les unes après les autres. Le tableau est toujours le même. Ces femmes sont déclarées cupides et demandant trop d’argent pour la pension de leurs enfants.
Le père suggère que leurs compétences parentales seraient insuffisantes. Elles sont infantilisées, ridiculisées, ne reçoivent pas le soutien institutionnel requis et sont, toutes, victimes d’un harcèlement psychique destructeur, sous forme d’opposition et de remise en question systématique de tout ce dont elles estiment que leurs enfants ont besoin et de toute démarche de leur part pour répondre à ces besoins.
Ce genre de situation nous semble, à notre grande inquiétude, en augmentation. Dans un état de droit, où l'on demande qu'une réelle égalité des sexes soit effective, ça n'est pas acceptable.
Le harcèlement n'est toujours pas identifié comme un délit en soi. Nous avons besoin qu'il le soit, et que le harcèlement passif, sous forme de refus systématique, de non-accusé de réception des demandes, par rapport aux prises en charge des enfants, pratiqué par certains pères après une séparation, soit identifié comme tel et punissable par la loi. Ce harcèlement est particulièrement sournois et destructeur. Potentiellement intensif, il inclut la diffamation voire la calomnie, et il est susceptible de perdurer pendant des années.
Nous avons également besoin que les symptômes spécifiquement féminins de certaines maladies, spécifiquement féminines ou non, soit reconnus, enseignés, répertoriés, afin que ces femmes ne meurent pas, faute de soins appropriés.
Les enfants ont besoin de leurs deux parents. Dans un climat apaisé.
Pour la grève des femmes 2023,
la présidente du Mouvement Suisse pour la Coparentalité Responsable, Isabelle Vuistiner-Zuber
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