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Photo du rédacteurCoparentalité Responsable

Quand la violence décime les familles

Profondément choquée.

Franchement, ces jours-ci je ne dors pas bien du tout.

Je ne dors pas bien à l'idée que peut-être demain, quand je me réveillerai, Karine Trapp aura perdu la vie.


Alors c'est en France, et de quoi est-ce que je me mêle, pourrait-on rétorquer.


Je me mêle de ce qui me touche et m'anime depuis plusieurs années. Depuis avant même le décès par suicide de mon proche ami et confident, qui ne supportait plus ni les accusations contre lui ni de ne quasiment plus pouvoir voir son enfant.


Je me mêle du bon développement des enfants, qui m'intéresse depuis mon plus jeune âge et qui, actuellement, face aux tragédies que suscitent parfois l'action de la protection de l'enfance ou/et les agissements toxiques d'un ou des deux parents, m'a poussée à aller me spécialiser. D'abord en Suisse, puis maintenant en Belgique, là où on pratique la meilleure approche possible, connue et expérimentée dans les situations de hauts conflits familiaux.


Je suis membre - d'honneur de surcroît - d'une association de pères, et c'est plus souvent des pères que j'accompagne dans leurs tentatives de garder ou de retrouver le lien avec leurs enfants. Et donc il serait difficile de me trouver partisane, sexiste, partiale ou de mauvaise foi. En dépit de cela, je ne peux que constater que nos sociétés sont toujours empruntes d'un machisme délétère et destructeur.

Non, la violence n'est pas intrinsèquement genrée. Oui, je suis très sensible aux abus psychologiques et une partie de ma démarche consiste à faire connaître les effets d'une telle violence.


En dépit de cela, c'est plus souvent sous les coups, physiques, qu'on décède, que sous les insultes et mots méchants. Or, hélas, de tellement de manières, la violence physique, en grande majorité masculine au sein des couples, est banalisée.


L'effet indirect du machisme est qu'il genre les rôles de chacun au sein du couple, qu'il infantilise la femme, amenée à passer plus de temps au foyer que l'homme et que la résultante, au moment d'une séparation, est que la femme se retrouve financièrement démunie et donc en posture de réclamer des sous, ce que l'homme lui reproche. C'est incohérent, dépassé, source assurée de violence.

En France, encore plus qu'en Suisse, la violence physique masculine au sein du couple est si mal prise en charge, laissant la femme démunie. En France, mais aussi en Suisse, on prétend qu'un parent violent envers l'autre parent peut être un bon parent. Laissez-moi vous dire que ce n'est pas l'avis de la Conférence Internationale pour la Résidence Alternée qui, lors de sa dernière tenue en décembre dernier, a justement déclaré - tous spécialistes confondus - que la violence au sein du couple était LE motif pour n'accorder qu'un droit de visite surveillé au parent qui l'exerce.


Quand on en vient à taper, régulièrement, pour avoir gain de cause, on montre qu'on ne sait échanger qu'au sein d'une relation de pouvoir. Il n'y a donc aucune raison que, avec les enfants, on soit soudain pourvu d'autres compétences relationnelles.


Accorder un droit de visite sans surveillance à quelqu'un qui exerce la violence est irresponsable. Attribuer la garde des enfants à un père dont les coups ont envoyé la mère des enfants à l'hôpital est inacceptable, intolérable, révoltant, irresponsable. Et pourtant, tout à fait régulièrement, ça arrive, également chez nous.


Hormis les situations de fausses accusations contre les pères, il existe réellement des situations de violence intra-familiales résultant de la violence paternelle, et quand le père est beau parleur, influent, bien intégré et que deux récits contraires sont livrés, bien souvent il est cru, la mère étant alors taxée d'hystérique.


Nous sommes en 2021. Nulle part en Europe on ne devrait retirer la garde d'un enfant à son/ses parent/s sans de solides motifs et nulle part en Europe - je parle de l'Europe parce que c'est le continent que je connais le mieux, avec l'Amérique du nord - on ne doit tolérer la violence interpersonnelle et laisser des enfants y être exposés.


Quant à l'humanité... jamais nous ne risquons de faire preuve de "trop" d'humanité. Quand on en vient à ignorer délibérément des grèves de la faim de parents, c'est bien aussi d'inhumanité dont nous faisons preuve.


Pauvres, pauvres enfants !!!




Inacceptable !!!


Chez nous aussi, il arrive que les autorités dites de la protection de l'enfance se montrent totalement insensibles à la détresse des parents.


Or, la détresse des parents est toujours le signe de leur intérêt majeur pour leurs enfants, de l'amour qu'ils leur portent.


Inhumain. Je me rappelle les lettres de supplication, adressées directement à une juge insensible, de mon ami décédé.

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