top of page
Rechercher
  • Photo du rédacteurCoparentalité Responsable

10. Santé mentale et Conseil fédéral


Alors que la journée internationale de la santé mentale se déroule chaque 10 octobre, notre Conseil fédéral, lui, a décrété le 10 décembre « Journée de renforcement de la santé psychique » et, dans un message de notre Ministre de la santé, il invite tout un chacun à parler de ses problèmes, en cette période difficile, en invitant notamment à composer le 143, numéro de téléphone de La Main tendue.


En tant que spécialiste du bien-être physique et émotionnel et de la santé psychique, je reste perplexe devant ces recommandations.


S’il est utile de se confier lorsqu’on va mal, il est également essentiel de ne pas rester seul, l’isolement et la solitude étant mauvais conseillers, généralement, en période de crise.

Que dire d’un Conseil qui, depuis 9 mois, nous invite à nous terrer chez nous, à éviter les contacts directs et à se méfier d’autrui, vu comme potentiel porteur d’un virus très peu létal, puis qui déplore les effets psychiques d’un isolement qu’il recommande, suggérant de se confier à autrui pour se soulager ?


Ceci me rappelle très tristement les recommandations de thérapies diverses faites aux parents auxquels on supprime tout contact – ou presque – avec leurs enfants, pensant qu’un thérapeute quelconque pourra apporter du réconfort, du soutien, des outils, pour que le consultant puisse supporter une situation en réalité insupportable, injuste, inacceptable et délétère pour les enfants.


A défaut de penser pouvoir influencer un Conseil fédéral dont les actions, prises de position, recommandations, me semblent de plus en plus suivre un chemin incohérent aux yeux des simples mortels dont je fais partie, il me semble bon de rappeler que la santé psychique de chacun d’entre nous est liée à sa santé physique, à ses relations, au sens qu’il parvient à donner à sa vie.


Il me paraît difficile de donner un sens à ce qu’on vit lorsqu’on reçoit ordres et contre-ordres et lorsque les mesures prises et qui nous sont imposées sont incohérentes. A ce sujet, je vous invite à comparer les photos de la file d’attente des skieurs à Verbier, source de réactions scandalisées, avec celles de n’importe quelle gare de grande ville aux heures de pointe…


Proposer de fermer les restos à 19 heures et le dimanche,

interdire les rassemblements privés de plus de 5 personnes,

demander à l’une des communautés les plus importantes chez nous, la communauté portugaise, de se mettre en quarantaine à leur retour en Suisse s’ils rentrent chez eux pour les fêtes de fin d’année, les dissuadant ainsi de tenter un quelconque regroupement familial, et suggérer dans le même temps d’appeler la Main Tendue si l’on se sent mal psychologiquement… les recommandations d’Alain Berset ressemblent à s’y méprendre à un emplâtre sur une jambe de bois et à un camouflet, en particulier en fin d’année, moment toujours si difficile à traverser pour les exclus, les dépressifs, les isolés.


Sous couvert de prévention et en recourant à d’autres mots, c’est tout notre tissu social qui est attaqué par le Conseil fédéral : la famille, les rites religieux, les contacts sociaux.


Si la désinfection des mains et le port du masque sont effectivement préventifs, ils le sont quel que soit le contexte.


Pour votre santé psychique, dont dépend également votre santé physique et donc votre immunité, sortez, bougez, rencontrez vos amis autrement que virtuellement, faites-vous du bien, trouvez du sens en reprenant votre pouvoir d’agir. En respectant une distance physique – et non sociale ! – préventive et en portant un masque si ça n’est pas possible.


Il n’y a jamais eu si peu d’états grippaux, de rhumes, de toux, et la raison en est certainement cette prévention de la contagion par différents gestes barrière.


Nous sommes en train de nous laisser avilir, infantiliser et j’invite chacun à reprendre son pouvoir, là où il est, pour (re)devenir actif dans ce qui concerne son propre destin.


En médecine, il est connu que les patients qui récupèrent le mieux et le plus rapidement sont les patients « pénibles ». Ceux qui n’avalent pas sans rechigner tout ce qu’on leur donne sans aucune explication, ceux qui posent des questions, ceux qui veulent être informés et réclament le droit de choisir. Ceux qui, ainsi, participent activement à leur guérison.


Et s’il en allait de même des citoyens ?

10 vues0 commentaire
bottom of page