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Photo du rédacteurCoparentalité Responsable

18. Le billet d'humeur d'Isabelle Vuistiner-Zuber

Un jour a passé, puis deux, puis le troisième.


Je ne parviens plus à écrire. Plus pour ce blog.


Mes mots, je les garde pour négocier, argumenter, représenter.


Mélange de colère et de fatigue énorme, je me sens lasse, tellement lasse.


Tous les jours, Enfants de chez nous récolte des fonds. J’en suis heureuse et, en même temps, les fonds vont aux enfants démunis, oui, mais aussi aux associations bienveillantes et qui remettent peu en question.


Qui a écrit, récemment, que si la culture, au contraire du sport, récolte peu de fonds et suscite relativement peu de solidarité, c’est qu’elle ne divertit pas seulement, mais qu’elle dérange, en questionnant ?


Le Mouvement Suisse pour la Coparentalité Responsable lui aussi dérange, car il remet en question nos pratiques.


Il publie des textes de plus en plus nombreux, documentés, étayés, pertinents, oui, et ça, ça plaît à beaucoup de monde. A ceux qui s’en inspirent, qui utilisent nos textes et nos services, souvent sans nous nommer car nous ne sommes plus en odeur de sainteté auprès des autorités, après avoir dénoncé pénalement une APEA haut-valaisanne et mis en doute le bienfondé de diverses actions de l’OPE.


Parce que le MSCR intervient également, interpellé par des parents, dans des situations mal prises en charge (par mal prises en charge, j'entends des situations où les dégâts faits par la prise en charge semblent supérieurs à la nocivité de la situation initiale) et, devant le peu d’intérêt que semblent avoir nos autorités de protection ainsi que certains intervenants en protection de l’enfance à se remettre en question, il s’attire des inimitiés.


Au lendemain de l’acceptation par le Parlement valaisan de la professionnalisation des APEA, le MSCR se sent soulagé. On est sur la bonne voie, oui.


Seulement, nous, on sait bien qu’il ne suffit pas d’être professionnel pour proposer des interventions pertinentes, mais que, à l’heure où les divorces se transforment parfois en guerre sans merci, il est ABSOLUMENT INDISPENSABLE de se spécialiser grâce à une formation continue. Devant le peu de décisions prises pour une résidence alternée, chez chacun des parents, la guerre est parfois relayée en justice et se transforme en compétition impitoyable pour être désigné comme le meilleur parent et bénéficier ainsi de davantage de temps avec ses enfants.


Les participants à l’essai de Cochem dans le Bas-Valais ont bénéficié d'une (in)formation d’une journée.


Je serai bientôt au terme de douze jours de formation, que je suis directement en Belgique, pour apprendre à accompagner la parentalité en intervenant en hauts conflits familiaux.


J’ai participé – comme auditrice – à deux conférences internationales sur la résidence alternée. J’ai lu, un peu, beaucoup, abondamment, sur le sujet de l’aliénation parentale et suis devenue membre du Parental Alienation Study Group.


Au long de tout ce parcours, j’ai ajusté ma posture, plein de fois, quasi en continu, au fur et à mesure que j’acquérais plus d’expérience, mais surtout plus de connaissances et je ne proposerais pas aujourd’hui ce que j’aurais proposé hier, dans la même situation.


Se tenir informé en prenant connaissance des avancées de la recherche, des résultats d’étude diverses est ce qui permet d’être en mesure de proposer ce qui, réellement, promeut le bien de l’enfant tout en respectant les droit des parents, en collant au terrain, à la pratique, et en baignant dans la bienveillance.


La bonne volonté ne suffit pas, la « gentillesse » non plus, les notions théoriques acquises en cours pas plus, pour devenir capable de faire la différence entre les situations d’accusations mensongères et celles de maltraitance, afin de pouvoir décider de mesures adéquates.


Il existe une telle indigence, non pas intellectuelle, mais au niveau de la maturité émotionnelle d’une partie des personnes qui sont en charge de prendre des décisions impactant la vie d’autrui, la vie de familles, le devenir d’enfants, que ça donne parfois envie de pleurer.


Se retrouver face à certains professionnels incapables d’entendre, de voir, de prendre en compte, dont il faut sans cesse ménager la susceptibilité et qui, en fait de protection, se protègent surtout eux-mêmes : leurs idées préconçues, leur poste de travail, leur réputation.


Oui, je suis fatiguée de toute cette maltraitance dont je suis témoin quasi en continu : enfants sexuellement abusés et non protégés, abus dans certains foyers, dont il ne faut surtout pas parler, familles détruites par l’aliénation parentale qui est mal connue et donc terriblement mal prise en charge, dénonciations abusives, violence psychologique commise sur des parents qui se font humilier, rabaisser, dénigrer et dont les droits sont violés. La loi n’est pas respectée. Le code de procédure pénal non plus. Des APEA abusent de leur pouvoir depuis des années, sans que l’OPE n’intervienne, sans que personne d’officiel n’intervienne et tout le monde s’en fiche.


Alors oui, j’ai hâte que la professionnalisation devienne effective.


En attendant, pour toutes les situations précitées dont il est inconcevable qu’elles perdurent, quand il y a eu infraction envers la loi, par diverses autorités, le MSCR s’adressera au Conseil de la magistrature valaisan dès que celui-ci entrera en fonction, début janvier.


Ce qui compte, ce n’est pas d’abord le respect dû aux institutions, mais ceux que ces institutions sont censées protéger ou représenter, les plus faibles d’entre nous, les enfants. Une institution n’est respectable que dans la mesure où elle remplit la fonction à l’origine de sa constitution.


Le MSCR espère que ceux qui permettent à l’injustice de perdurer seront bientôt déchus de leur fonction et qu’ils devront rendre des comptes pour leur incompétence ou / et leur corruption.


Monsieur Darbellay, votre Département chapeaute un Office de la Protection de l’Enfant qui a bien trop de pouvoir. Un OPE qui cautionne l’action de certaines APEA dysfonctionnelles tout en se défendant de le faire, un OPE qui exerce parfois une influence étonnante sur les procédures mises en route, ou non, par le Ministère public, un OPE qui détermine à quel professionnel et à quelle association se fier, son choix semblant déterminé, tout au moins partiellement, par un critère prépondérant qui est l’assurance que son action ne sera pas critiquée.


En Valais, canton que je connais le mieux puisque j’y réside, dans le domaine de la protection de l’enfance, la séparation des pouvoirs semble régulièrement être une vue de l’esprit tant autorités de protection / juges, OPE et professionnels faisant partie d’un réseau constitué par l’OPE semblent ne pouvoir avoir qu’une vision commune et consensuelle d’une même situation, ce qui, je l’affirme, mène régulièrement à la catastrophe qu’est la rupture du lien parents - enfants.


Avant d’augmenter encore le nombre d’IPE, avant de professionnaliser les APEA, avant de créer des réseaux, il me semble indispensable de créer urgemment un programme obligatoire de formation continue destiné à la gestion de situations de hauts conflits. Un programme. Pas un seul jour de formation. Les enfants concernés ne sont en aucun cas responsables du conflit entre leurs parents et ont le droit d’être préservés, soutenus, défendus, ce sans rupture de lien, toujours délétère.



D’avance, merci pour eux !


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