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  • Photo du rédacteurCoparentalité Responsable

Grève de la faim - et si ça nous touchait ?



On s'est donc tous retrouvés immiscés dans une intimité familiale qui, initialement, ne nous regardait pas, pris à témoin et presque obligés de prendre partie.


La raison pour laquelle le Mouvement Suisse pour la Coparentalité Responsable a cessé, autant que faire se peu, de s'investir dans des situations particulières, c'est que, lorsqu'il le fait, il s'astreint à consulter l'ensemble du dossier avant de se prononcer, ce qui lui prend un temps conséquent. Plus le litige est grand, plus il y a de classeurs !...

Il arrive, comme c'est arrivé ici, que, interpellé, il émette quelques commentaires auquel nous trouvons nous-mêmes ultérieurement que nous aurions dû partiellement renoncer.

Les capacités de l'être humain à présenter les choses de manière biaisée nous étonneront toujours.

Ce jour-là, donc, il pleuvait et, sans que ce soit prévu, mon ami Alexandre Terrettaz et moi-même avions décidé, chacun de notre côté, d'aller apporter notre soutien à Bernard Rappaz. Parce qu'il en faut de la force et de la conviction pour cesser de manger pour défendre une cause !!!


Et c'est ainsi que nous avons eu l'occasion, pour la première fois, de rencontrer la maman de ces enfants. Et c'est ainsi également que, sans vouloir en donner les détails, ce que nous avons appris en plus de toute cette histoire nous rend encore moins compréhensible le placement de ces 3 enfants.


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Dans un autre coin de la ville de Sion, une deuxième grève de la faim fait presque ombre à la première. Pour une question de sous et de principes, mais aussi au sujet d'enfants (ceux dont les parents sont sur point de se voir amendés, leur progéniture n'ayant pas été admise en classe car pas masquée).

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La première réflexion qui nous vient à l'esprit, c'est que, dans les deux cas, les grands décident pour les petits ce qui est bon pour eux et qu'il est toujours fort difficile d'aboutir à ce que les enfants soient directement entendus.

La deuxième, c'est que, toujours dans ces deux cas, les institutions semblent vouloir nous montrer qui sont les plus forts et, au niveau du pouvoir de décision, bien sûr, c'est eux.


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Il faut peut-être occuper une fois la place de quelqu'un qui peut décider de la vie d'autrui, enfin d'une partie au moins, pour savoir combien ce pouvoir-là peut être grisant, combien il faut donc se méfier de cet enivrement qui donne le sentiment d'avoir raison, de connaître et de savoir mieux. Dans tous les cas, savoir ceci aboutit à la prise de conscience de la nécessité impérieuse d'une supervision ou d'un travail personnel d'introspection lorsqu'on se trouve dans un tel rôle, pour ne pas "tout confondre", projeter ses peurs et ses attentes et, surtout, laisser la liberté à l'autre de ses propres valeurs.


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Ce texte est quelque peu décousu, en cela semblable à la manière dont nous avons peu à peu découvert les circonstances de ce placement de bambins, qui en subiront les effets déstabilisants certainement jusqu'à l'âge adulte !!!...

La dernière chose que nous aimerions soulever, c'est combien, dans ces confrontations avec les autorités de protection, parfois aussi avec les intervenants en protection de l'enfance, voire avec la justice, avoir un profil particulier semble aidant.

Ce profil particulier associerait une expression de regret, un accablement mais pas trop démonstratif, une modestie et une retenue dans la parole, enfin, une espèce de posture soumise qui fasse savoir à l'autorité qu'on se rend bien compte de combien on a été - est - insuffisant en tant que parent.


Soupir.


Ici, la maman n'a pas le profil requis pour amadouer quiconque. Formée, sûre d'elle, intelligente et tenant debout malgré sa détresse, elle a adopté une posture combative, celle de la lionne - ou de la louve - qui défend ses petits.

En observant ce genre d'interactions, en me rendant régulièrement sur le site de la COPMA, faîtière des APEA censée assurer une formation continue, au vu des cours proposés pour tout ce qui concerne la protection de l'enfant et le relationnel, je me dis qu'on est resté figé dans le passé. Je me demande ce qu'on a appris et quand est-ce qu'une réelle volonté d'utiliser des professionnels du terrain aboutira. Bienveillants. Compétents. Capables de médiation.


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Chacun son combat, mais il me semble qu'un nouveau postulat urgent, qui puisse freiner les actions délétères des APEA dans certaines situations où l'administratif semble primer sur l'humain et sur le respect des droits de l'enfant, en commençant par leur bon développement, leur sécurité et leur droit d'avoir des contacts privilégiés avec leurs figures d'attachement (donc en général les parents) aurait tout autant sa place au sein de notre parlement que celui qui, actuellement, demande la suppression des amendes prévues pour les écoliers qui ont été absents de leurs classes.

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Tout bientôt, une rencontre des parents et de Bernard Rappaz avec l'APEA aura lieu. Tout bientôt, c'est-à-dire dans 7 jours. Une semaine. A vue d'enfant, une saison, une éternité.


Nous formulons nos voeux pour que la bienpensance soit remplacée par la bientraitance enveloppante, comme l'a écrit Bernard sur sa pancarte, celle de la tendresse.


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